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Le lac Yeak Lom, nombril du Ratanakiri

Lac volcanique de Yeak Lom - panorama 360°

 

La pluie s’est remise à tomber, nous roulons quelques minutes sur une route boueuse, tellement rutilante qu’elle donnerait presque envie de s’étaler dedans, lisse et homogène ! Quoi de mieux qu’un bon bain de boue naturel !? Nous nous abstiendrons et calmons de nos envies ardentes avant d’atteindre notre but. Nous arrivons sur le parking du lac volcanique Yeak Lom dont le cratère daterait d'il y a 700.000 ans. L’averse cesse, il faut croire que nous avons vraiment de la chance ! Rendez-vous de tous les cambodgiens, il n’y a néanmoins personne.Le petit lac rond m’apparait comme un vrai petit saphir, dont l’eau d’un magnifique bleu argenté, ruisselle au cœur de la jungle du Cambodge, tel le nombril oublié . Couronné d’un fil d’or qui en délimite le contour, je n’ai jamais vu un cercle naturel aussi parfait ; la nature cache parfois bien des mystères qu’elle se garde de dévoiler au reste du monde.

Ce petit lac semble un lieu intime et protégé d’une barrière de foret naturelle qui se reflète à sa surface, brillante et éclatante. Les épaisses feuilles de palmiers et de plantes tropicales couvrent les derniers rayons du soleil qui transpercent l’obscurité de l’inconnu, quelques champignons et arbres fruitiers nourrissent les animaux rodant qui dans le noir viennent étancher leur soif dans les eaux pures de Yeak Lom. Une envie réciproque nous pousse à nous en approcher pour caresser sa surface auréolée de diverses reflets bleus. Sous ce temps aussi dépressif, l’eau tiède nous cajole chaleureusement même si nous n’irons pas plus loin qu’au-dessus des genoux.

La balade autour du lac est très agréable, le sentier est parfois si étroit que nous avons vraiment l’impression de nous perdre dans la forêt dense. Quelques bois précieux, ébène, tek ou acajou ont été plantés au gré de la balade. Nous découvrons également des « Hopa odorato »  de leur nom latin, qui ne sont pas précieux mais extrêmement utiles aux cambodgiens pour la fabrication de pirogues, cabanes ou autre objets en bois quand ils n’utilisent pas le tronc des palmiers à sucre. Les pieds dans la boue nous marchons une demi-heure sur le petit chemin ombragé, envahit par les plantes, parsemé de feuilles mortes et de fruits mûrs tombés des arbres. Plusieurs points d’arrêts ont été aménagés autour du lac silencieux. A chaque fois, nous découvrons une vue différente de celui-ci mais son cercle est si parfait qu’il nous plonge dans une spirale effrayante. Avons-nous fait, un, deux ou trois tours ?? Nous ne le savons pas. Heureusement. Deth sait.

La végétation luxuriante, fleurie et arrosée de milliers de goutte d’eau, atteint son apogée en cette saison basse et ne peut que nous offrir un spectacle époustouflant. Les singes, au loin, se balancent de branche en branche dans les arbres dont le sommet se perd dans les cieux, les milliers d’insectes fourmillent dans cette nature fertile nous délivrant des sons parfois si aigus que nous les prenons pour des ultrasons. Les fourmis colonisent le sentier, les millepattes au corps rouge strié de pattes jaunes citron atteignant une longueur de quinze centimètres pour une largeur de deux centimètres ! Ils gambadent sur les branches mortes. Enfin les papillons dorés et argentées de toutes les tailles, motifs et couleurs imaginables nous accompagnent au gré de notre promenade. J’aime remplir mes poumons de cet air si pur qui me procure un bien être intense. La forêt dont l’odeur humide est si présente, réveille en moi un fleuve de libertés. Et puis après une demi-heure, nous avons terminé le tour, la pluie recommence à tambouriner sur la surface lisse du lac nous obligeant à nous enfuir de cet endroit mystérieux. Nous nous réfugions dans la voiture où Vanna nous attend bien tranquillement.

Déjeuner à Ban lung

Avant le déjeuner, nous traversons la ville de Ban lung pour arriver à notre hôtel le Ti ath Lodge, perché au sommet d’une petite colline surplombant un lac grisâtre. Nous posons les bagages, visitons nos chambres dont les balcons nous offrent le panorama sur le lac et retrouvons Deth et Vanna qui nous conduisent dans un petit restaurant local au centre-ville. Jouxtant le marché très animé de la bourgade, notre petit restaurant en plein air est très sympa, d’autant plus qu’aucun autre touriste n’est présent.

Les locaux viennent déposer leur commande ou chercher leurs sachets de soupe à emporter, tous semblent nous fixer étrangement, n’ayant pas vraiment l’habitude que des touristes, comme nous, envahir leurs espaces inviolés. Certains sont assis à une table, attendant que leur riz arrive et plongés sur les images qui défilent sur la télé cambodgienne.

Chez eux, ils n’ont probablement pas le câble… Papa commande du poulet aux plorettes, et amandine et moi tentons du poisson agrémenté d’une sauce aigrette. Nous avons le plaisir de regarder les cuisiniers au travail qui, sur un petit comptoir rudimentaire, manient le wok à la perfection. Le repas est délicieux mais la cuisine occidentale commence tout de même à nous manquer.

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