Le petit port de Kompong Chnang !

Kompong Chnang

 

Aujourd’hui est un nouveau jour et du peu de ce que nous avons pu voir de Kompong Chnang hier, sous la pluie, m’amène à conclure que la ville reste modestement très pauvre comparée à la capitale qui connait une relative prospérité. Au centre-ville, un marché local où sont vendus les vivres nécessaires au maintien de la vie de ses habitants semble être le seul coin social de la bourgade, sinon rien de véritablement remarquable nous permet de dissocier cette ville campagnarde parmi les dizaines qui peuplent  la région…L’économie de la ville (et de la province) repose majoritairement sur les activités de pêche et l’agriculture, et plus particulièrement la culture du bois. Son petit port très charmant où nous avons pu débarquer est aménagé en contrebas d’un promontoire  de la même manière que le Quai Sisowat de Phnom Penh, version miniature. Les villages flottants et les bateaux permettent de faire la liaison commerciale avec la capitale. Enfin quelques marchés potiers des villages environnants ainsi que certaines bâtisses coloniales contribuent au charme de la ville.

 

Le Port de Kompong Chnang

 

Ce matin nous nous levons un peu plus tôt que nous n’en n’avions l’habitude depuis le début du voyage, la cause étant simplement le « merveilleux » chant d’un coq qui s’égosille depuis les premières heures de l’aube. Celui-ci a l’air de faire figure de propriétaire des lieux et tout le monde  semble s’être habitué à ce compagnon bruyant au point même que le personnel ne fait plus attention à ses cris matinaux.  Ainsi nous nous levons de très bonne heure et décidons d’attendre un petit moment avant d’aller nous restaurer. En attendant notre petit-déjeuner, nous discutons avec le propriétaire de l’hôtel qui mâchouille difficilement quelques mots anglais, il bénéficie d’autant plus de mérite qu’il n’ait jamais mis les pieds dans une école, d’après ce qu’il nous dit. Nous lui demandons si le coq lui appartient sur quoi il nous répond positivement, et apparemment ni lui, ni ses collègues n’ont été dérangé par ses cris. Quand il apprend qu’il nous a réveillé, il s’en excuse mais bien évidemment nous ne lui en voulons pas le moins du monde : au moins nous gagnons quelques heures sur la journée, ce qui n’est pas plus mal tout compte fait. La discussion se poursuit. Elle débute par un échange de paroles des plus banals allant de la météo, de la beauté des paysages jusqu’ à nos intentions de venir au Cambodge puis prend une dimension amicale : c’est incroyable de voir à quel point ce peuple peut devenir attachant !

 

Nous partons vers 7h de l’hôtel sous un soleil éclatant, qui je l’espère brillera jusqu’à la afin de la journée. Deth nous demande, comme à son habitude, si nous n’avons manqué de rien durant la nuit : comme toujours nous lui répondons que le service était parfait (nos besoins à combler étant un lit, de quoi prendre une douche et un repas). 

Vanna, notre chauffeur, lui aussi nous informe avoir passé une agréable nuit et n’ayant, tout comme Deth, jamais perçu le chant du coq ( à croire qu’il s’agissait d’un fantôme survenu des abysses de la terre), nous prenons la voiture et nous en allons. En traversant la ville jusqu’au port où nous avons débarqué la vieille avec précipitation, nous observons plusieurs bâtiments coloniaux provenant d’un héritage typiquement français du siècle dernier ( en rappelant que le Cambodge fut sous protectorat français depuis 1863 lors du règne de Napoléon III qui instaura également le second empire en France). 

Ces anciennes bâtisses sont probablement la seule part de richesse historique de la région, ce pourquoi ses habitants mettent un point prioritaire à en prendre soin : nous en remarquons une dizaine nichées sur les terrains pourpres si jolis : quelques jolies maisons encore très bien préservées, un château d’eau typiquement français et même une des résidences secondaires du gouverneur khmer …

Lorsque nous débarquons sur le promontoire du petit port, celui-ci nous apparait comme par enchantement. En effet, le quai boueux et glissant de la vielle resurgissant des tripes du Tonlé Sap a l’air bien plus attrayant sous le soleil, animé d’une joie rurale collective. La description se fait très rapidement : je vous laisse imaginer une promenade semblable à celle du quai Sisowat de Phnom Penh qui longe le fleuve sur une vingtaine de mètres agrémentés d’arbres fleurissants et d’étals de marché, une ancre de plusieurs tonnes y est exposée fièrement en souvenir du protectorat français. Lorsque nous y arrivons nous tombons sur une étrange machine que nous n’avions encore jamais vue, une espèce de gros stand ambulant qui produit des glaçons !

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