Créer un site internet

Histoire et Architecture

Grandissime, magique, exceptionnelle, unique, mythique, étrange, sublime, parfaite, incompréhensible, …comment qualifier cette incroyable cité perdue au milieu de la jungle cambodgienne ? Angkor, c’est un tas de sensations et d’émotions différentes,  une expérience inoubliable, une cité idyllique, un rêve paradisiaque, une perfection inégalée mais c’est bien plus que tout cela : Angkor, c’est le cœur du Cambodge qui bat sans jamais s’éteindre…

Le Bayon d'Angkor Thom

 

L'évolution d'Angkor

Comment ne pas succomber au charme de l’immensité du complexe d’Angkor ? Cette cité est incontournable puisqu'elle est considérée comme l' âme du royaume khmer dont la plupart des temples sont la représentation symbolique de la montagne mythique, le Mont Meru. Angkor, dans la province du nord du Cambodge de Siem Reap, est l’un des principaux sites archéologiques de l’Asie du Sud-Est. Il s’étend sur environ 400 kilomètres carrés et abrite d'innombrable de temples reliés par un incroyable réseau de routes terreuses. Pendant plusieurs siècles, Angkor a été la capitale du royaume khmer abandonnée par ses souverains face aux envahisseurs thaïs et Chams devenus bien trop puissants. Angkor reprend aujourd’hui ses couleurs d’antan et témoigne d’une civilisation exceptionnelle.

La période de la cité battante du Cambodge s’étend de 802 à 1432. Les temples éparpillés dans la jungle portent des inscriptions qui dateraient du XIe siècle, époque où Jayavaran II ( 802-850) se proclama roi suprême et fut le premier d’une lignée de devaraja  « dieu roi » en installant la capitale du royaume au sommet du Phnom Kulen, aujourd’hui devenu un important lieu de pèlerinage. Succéda au « dieu roi », Indravarman Ier, dont le fils Yasovarman Ier, fut le roi qui donna naissance à la capitale d’Angkor.

 

C’est lui-même qui fit déplacer la capitale, jadis située à Phnom Kulen, pour l’implanter sur des terres propices à de nombreuses constructions : au sommet de la colline de Phnom Bakeng. Cette « Phnom », littéralement colline, devint rapidement le centre de la cité d’Angkor. Par ailleurs, Yasovarman Ier acheva l’œuvre de son père, lorsqu’il accéda au pouvoir en 889, le grand baray Indratatâka (réservoir d’eau) puis il entama la construction d’un réservoir de 7.5 km de long pour 1.8 km  de large connu sou l’appellation de Baray oriental qui  fut sans doute l’un des premiers aménagements œuvrés dans la cité. Ces réservoirs d’eau, Baray Indratatâka et Baray oriental,  témoignent de l’ingéniosité des aménagements Khmers du XIe permettant d’irriguer les champs de la cité. La capitale connut alors une croissance fulgurante grâce à la maitrise de l‘eau et plus particulièrement dans le domaine agricole.

Les rois successifs ornèrent la cité de temples qui au fur et à mesure devinrent innombrables. Après le règne de Yasovarman Ier, la capitale fut déplacée successivement aux alentours des temples de Koh Kher sous le règne du roi usurpateur Jayavarman IV ( 928-942) puis devint cité Etat à Pré Rup par Rajendravarman II qui y construisit également le Mébon oriental. Ainsi la cité acquit une grande ampleur et s’orna progressivement d’une forêt de temples de grès parmi lesquels Angkor Thom avec son Bayon et son Baphuon, les temples de Roluos, ceux de Koh Ker, le Tah Prom enseveli sous les racines sans oublier le gigantisme Angkor Vat… Toutes ses infrastructures religieuses sont probablement celles qui se démarquèrent par leurs richesses exceptionnelles et uniques au monde. 

Sanctuaire central - Angkor Vat 

 

L’hindouisme fut capital dans l’ornementation des temples, lesquels revêtent linteaux et piliers à l’effigie de la triade des dieux dans le panthéon hindou : Vishnou, Shiva et Brahma.  Si la cité connut un âge d’or avec les sites d’Angkor Thom et d’Angkor Vat, qui l’élevèrent au plus haut rang, elle connut également des périodes plus sombres au cours de laquelle le bouddhisme se répandit pour finalement supplanter l’hindouisme, la religion phare qui accompagna les premiers pas de la cité naissante. Survayarman Ier (1042-1049), un autre usurpateur du trône, fut le premier qui influença l’expansion de la religion bouddhiste dans le pays tandis qu’il se proclama devaraja  « dieu roi »,autrement dit un titre honorifique typiquement issu du culte hindou. Il construisit le palais royal de la cité d’Angkor Thom et se lança dans une expédition militaire afin d’élargir la cité au centre-sud du Laos. Son fils, Udayâdityavarman IIe (1050-106) reprit le flambeau en ornant à son tour Angkor Thom du Baphuon et fit construire le Mébon oriental après avoir repoussé les frontières de la cité grâce à son armée de soldats khmers.

Les rois se succédèrent ainsi pendant plusieurs années prospères mais le règne de Survayarman II(1112-1152) avec l’édification d’Angkor Vat, considéré comme le joyau de la cité marque véritablement l’âge d’or de la cité. Son accès au pouvoir ne fut pas sans révoltes et les finances royales ne suffirent plus au roi qui s’était lancé dans une construction bien trop faramineuse.

 

De plus, Angkor vat, fut à l’origine d’une déforestation massive dans les régions peuplées l’est et au nord d’Angkor et d’une surexploitation du système d’irrigation qui écrasa le peuple de dettes insurmontables.  Le déclin de la cité fut alors inéluctable. A la fin de son règne, Survayarman II conduisit une délégation militaire désastreuse contre les Dat-Viet (Vietnamiens). Cette période fut marquée par son décès, l’essor du royaume ennemi et les débuts des conflits unissant les deux pays voisins. Plus tard, la situation politique se troubla notamment avec plusieurs conflits entre la population Khmère et les habitants de l’ancien royaume de Champa, appelés les « Chams ». En 1177, ceux-ci endommagèrent la cité d’Angkor qui croula sous le poids de ses propres temples. Ils dérobèrent et brulèrent les constructions en bois dont l’édification s’était étalée sur plusieurs vies de règne. Tout fut mis à terre.

 

 

Mais après quatre ans de combats acharnés, Jayavrman VII, conquit le pouvoir et parvint à repousser la menace Cham. 1181 marque le début de son règne qui perdurera 30 ans jusqu’en 1219. Ce roi est celui qui demeure dans l’esprit du peuple khmer pour des raisons multiples. Les gravures sur les murs le représentent au plus haut degré de puissance, vainqueur des batailles les plus meurtrières de son époque et caractérisé par une férocité effrayante. Autour de palais royal et du Baphuon,  Jayavrman VII édifia la cité d’Angkor Thom, aujourd’hui considérée comme la dernière grande construction d’Angkor. Son règne se démarqua aussi par l’introduction de la religion bouddhiste qui supplanta à l’hindouisme dans le royaume. Mai encore une fois, son projet d’Angkor Thom fut bien trop démesuré et nécessita d’importants fonds financiers qui s’avérèrent épuisés depuis fort longtemps avec la construction d’Angkor Vat.

Cependant, à l’âge de 90, Jayavrman VII , celui qui construisit hôpitaux routes et écoles, mourut inéluctablement en laissant derrière lui un construction inachevée. Et la cité déclina de plus belle notamment en raison d’un système d’irrigation défaillant ainsi que la montée en puissance des pays voisins qui furent à l’origine de son extinction. Parallèlement, la menace Thaï n’était pas sans conséquence. L’essor de ce peuple originaire de la province chinoise du Yunnan recula face aux hordes de soldats mongols avec à leur tête le redoutable Koubilaï Khan pour se rabattre sur les soldats khmers. En 1431, la cité d’Angkor fut encore source de destruction sous la menace Thaï, ce qui força les khmers à se réfugier définitivement à Phnom Penh où ils établirent la capitale qui restera cité d’état jusqu’à nos jours. On dit que le royaume d’Angkor perdura jusqu’au XVIe siècle avant de mourir, abandonné sous la jungle et recouverte d’une épaisse couche de mousse sombre…réhabilité avec l’arrivée des français en 1863 qui mirent le Cambodge sous protectorat pendant  près d'un siècle.

 Temple de Bakong - Sanctuaire de Phreah ko

 

Architecture

L’architecture des temples d’Angkor ne cessa d’évoluer sous le règne des différents souverains successifs de l’ancienne capitale. Il faut, pour ainsi dire, rappeler que l’origine primitive de ces temples fut de servir de résidence principale aux dieux rois qui recherchaient l’esthétique tout en conservant un style symbolique. Mais qui dit esthétique, dit démesurément grand… La majorité des temples furent construits au sommet de collines naturelles reprenant ainsi la forme symbolique du Mont Meru, le centre du monde, entouré de l’océan sacré incarné par les douves entourant la construction. Celle-ci est donc marquée par une surélévation en plateaux rejoints par des marches particulièrement imposantes. Le sommet est en général surmonté d’un ou plusieurs sanctuaires pyramidaux qui élèvent la fondation dans les cieux et l’embellissent d’une puissance suprême. Les constructions furent revêtues entièrement de couches successives de latérite, une pierre pourpre qui se procurait facilement dans des mines non loin de la cité naissante.

 

Cependant au cours du règne de Jayavarman VII qui édifia Angkor Thom, les mines furent épuisées, ce qui nous laisse une idée de l’ampleur et du nombre de temples qui ornaient la terre de la province de Siem Reap…  Mais également des temples « plats » se distinguent des gigantesques temples « montagne » ainsi que des temples « nains » qui de leur nom  nous permettent imaginer ce à quoi ils ressemblent : très pu surélevés, moins imposants mais toujours surmontés de tours pyramidales, petits bijoux de latérite…

L’architecture de la cité fut fortement influencée par la religion hindoue qui prospérait avant d’avoir été supplantée par le bouddhisme. Nombreuses sont les représentations de la trinité hindoue, Vishnou, Shiva et Brahma qui revêtent linteaux et fondations des temples. Cela s’explique par le faite qu’avant l’arrivée du bouddhisme aux alentours du XV et XIVe siècle, l’hindouisme était la religion pratiquée par le peuple qui vénérait les dieux indiens.

Vishnou, le dieu  prônant et préservant la paix et l’harmonie, est le premier de cette triade de dieu. Epoux de Lakshmi, déesse de la richesse, on le reconnait sous sa principale forme humaine dotée de quatre bras tenant quatre symboles incarnant le quatre éléments : un disque qu’il reçut des mains du dieu Indra, une conque qui représente sa victoire du bien contre le mal, une massue symbole de son pouvoir et une balle circulaire formant la terre. Mais cependant, il prend successivement dix formes différentes connues sous le nom d’avâtara, les dix avatars de Vishnou. 

Une des plus célèbre est la forme animale de Kûrma, autrement dit, celle d’une tortue, symbole de sagesse qui demeure importante dans la scène de Barattage de la mer de lait.

Shiva est le second dieu important de la triade hindoue. Représenté à dix bras, il incarne la destruction. Il fait achever le cycle vital par sa célèbre danse dite « destructrice ». Ses pouvoirs sont fondamentaux et sa monture est un taureau qui prend le nom de Nandin. On le reconnait essentiellement sus sa forme de linga, forme conique dérivé du phallus mâle.

"Nandin": Monture de Shiva - Temple de Roluos

 

Enfin Brahma, le dieu Créateur qui en dépit de son rôle fut cependant moins présent dans les fresques khmères. On le reconnait sous sa forme de lotus sorti du nombril de Vishnou et dont les multiples visages sont tournés vers les quatre points cardinaux.On reconnaitra également le Dieu Indra, le roi des dieux, qui monté sur son Airâvata, un éléphant tricéphale, veille du haut de ses linteaux de pierre, ainsi que d’autres dieux hindoues tels que Ganesh , mineur au Cambodge.

 

Ajouter un commentaire

 
×