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Cambodge : élections législatives 2013

Quand on parle politique

 Des elections corrompues par le puissant ex-Khmer rouge, Hun Sen

 

29 juillet 2013 : au lendemain des élections législatives cambodgiennes. Nous ne pouvions évidemment pas poursuivre notre voyage dans l’ombre des élections législatives qui furent plusieurs fois évoquées par nos guides et rencontres inattendues ( >> tentative d’interview à Kompong Cham).

Sans surprise nous apprenons que l’ex-attaché aux khmers rouges, Hun Sen, vient de renouveler son mandat à la tête du gouvernement où il siège en maitre depuis 1985. Mais lorsque Deth nous délivre les résultats des élections pour lesquelles se présentaient huit autres partis, il a l’air plutôt déçu, enragé face à la défaite de ceux-ci et notamment du parti d’opposition auprès duquel il a tendance à se positionner. De surcroit, il sait que le peuple se heurte à une situation prédominante de soumission face au pouvoir. Et tous ont conscience de la corruption continuelle que le PPC exerce pour truquer les résultats les élections. Cela a tendance à se renouveler depuis plus de 28 ans désormais. Ces législatives alimentent un climat oppressant qui fut progressif ces derniers mois (nous en sommes témoins) et qui éclate au grand jour en ce 29 juillet 2013. Une nouvelle guerre civile menace de rejaillir sur les traces souillées de la sombre période « khmer rouge » qui débuta en 1975 et engendra la destruction massive des populations rurales. Notre guide des temples d’Angkor, qui est un vétéran de cette guerre, nous avait en effet assuré, quelques jours plus tôt lors de notre escapade à Angkor, que les khmers rouges avaient bien provoqué l’agonie d’un effectif de « 3 millions d’individus », et non pas de 1 ou 2 millions comme peuvent le propager les statistiques,  information qui reste néanmoins à  vérifier. D’autre part, la véracité de ses propos sont convaincants dans la mesure où son expérience personnelle nous confirme que la guerre a duré exactement « 3 ans 8 mois et 20 jours », (selon ses propres comptes).

Chaque année, les militants auprès du parti d’opposition voient leur effectif s’accroitre, sans que leur délégations, n’aboutissent à un vote unanime. Pourtant, la majorité de la population se dit en faveur de ce parti qu’elle souhaite, un jour, voir au contrôle du pays pour détrôner le parti d’Hun Sen. Le premier ministre qui s’assure la majorité politique au siège du gouvernement, qui contrôle le système judiciaire, commercial, économique, l’armée, la police et les forces internes du pays, renie les critiques que lui adressent continuellement l’opposition en prétextant savoir ce qui est bon pour les khmers, autrement dit il justifie son pouvoir absolu en attaquant l’opposition , qui selon lui, voue le pays à une nouvelle guerre civile. Les réponses adressées par les autres partis accumulent les tensions et soulèvent des problèmes d’iniquités entre les campagnes électorales, dont Hun Sen s’approprie les pouvoirs. A cela s’ajoutent les attaques personnelles, les soulèvements et les manifestations des peuples. Celles-ci se soldent, non sans peine, par leurs arrestations de masse dans les villes et plus particulièrement dans la capitale du Phnom Penh où les attroupements s’organisent régulièrement. De plus, le parti majoritaire au pouvoir finit par « ébouriffer l’affaire », face à une population pauvre, souvent illettrée, impuissante, comme nous l’avoue notre guide. « Le chemin vers la liberté » parait encore semé d’obstacles étant donné que la relève d’Hun Sen est assurée par l’entrée en politique de son entourage.

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