Sihanoukville : les adieux avec notre guide

Bokor : 120 km plus loin nous trouvons la chaleur de l’atmosphère à Sihanouk. Le semblant de coucher de soleil auquel nous avons assisté durant le trajet sera le seul que nous aurons capturé du Cambodge. Lorsque nous arrivons dans la ville, il fait déjà nuit. Mais contrairement aux bourgades de campagne que nous avons traversées, Sihanoukville semble beaucoup plus animée,… peut-être parce ce que ce ne sont que les touristes qui y séjournent à long terme. L’ambiance nous remonte un peu le moral. En arrivant, Deth nous indique la route des plages que nous pourrons découvrir de nos yeux dès le lendemain. La raison pour laquelle il tient à ce que nous mémorisions ces trajets est malheureusement négative : dès demain, il nous quitte définitivement, avant même que nous finissions notre voyage. Son travail l’oblige à enchaîner une seconde visite du pays avec cette fois un groupe de touristes français en vacances pour une quinzaine de jours. En revanche, si Deth semble nous quitter, nous ne nous retrouverons pas seuls. Nous serons assistés par les soins de Vanna, notre chauffeur depuis le début du voyage, idée qui nous réconforte beaucoup : nous n’aurons pas l’inconvénient de nous dégoter un moyen de transport dans un lieu inconnu.

Nous traversons l’avenue des restaurants au bout de laquelle se trouve l’hôtel « l’orchidée », chargé de nous héberger les deux nuits prochaines. Notre voyage se terminera dans la station balnéaire, après quoi nous regagnerons Phnom Penh afin de prendre notre vol pour la France. En attendant patiemment que Deth règle nos chambres et s’acquitte de quelques dernières tâches administratives, nous déposons les bagages dans la chambre. Les adieux sont tristes. Bien sûr, nous garderons correspondance via internet mais nous savons que l’ordinateur ne  remplacera jamais la vie réelle( enfin je l’espère). Et même s’il y a eu quelques failles dans le programme, pour cause de la saison des pluies, nous pourrons affirmer que Deth fut un guide exceptionnel, très complet, et comique. Son humour nous aura très largement profité tandis que ses connaissances du pays nous furent précieuses. Non pas tombées dans l’oreille d’un sourd du moins.

Sa particularité est qu’il a su nous enseigné l’histoire de son pays natal, mais plus encore, il ne s’est pas contenté de nous en exposer les faits passés. En effet, il nous a également délivré enjeux économiques, politiques et sociaux qui lui incombent actuellement, par le biais des élections législatives par exemple. Son point de vue personnel nous aura par ailleurs permis de nous forger nos propres opinions, exprimées tout au long de ce carnet. Enfin, nous le considérons en grande estime, à la fois en tant que  khmer de naissance mais un français de cœur (puisqu’il a vécu près de 20 ans sur le territoire français ). 

Pour l’ensemble de ces raisons et beaucoup d’autres encore, je terminerai par dire que ce fut, non pas seulement un guide ou même un enseignant historique et spirituel. Ce fut bien plus que cela, un ami. Un ami, qui vaut bien plus que tout l’or. Qui aura toujours su répondre à nos attentes, quoiqu’il advienne.

Après avoir fait nos adieux à Deth, nous nous rendons dans un des petits restaurants qui borde la route de l’hôtel, avec l’envie de déguster, non plus de la cuisine asiatique, mais une simple pizza. Italienne de préférence. Avant de s’en aller, le dernier conseil que Deth  nous a prodigué fut de nous rendre à L’Ecstatic, un restaurant dont le propriétaire est une vielle connaissance. Il nous le recommande  dans la mesure où il fut formé par un pizzaiolo italien, auprès duquel il a nourrie son expérience, aboutissant à l’apprentissage DU fameux SECRET de la recette italienne : L’Originale. Nous nous installons à l’une table et commandons nos pizzas, quelques peu impatients de pouvoir enfin remanger de la cuisine occidentale après ces trois semaines de cuisine khmère. Pas déplaisante, au contraire, ce n’est que la lassitude qui nous tenaille. Nos pizzas ne tardent pas arriver, la mienne est garnie de peppéronis, coulante de fromage, et sa fine pâte cuite au feu de bois croustille agréablement sous mes dents. Nous nous régalons tous autant puis rentrons à l’hôtel. Je ne sais pas si c’est la pizza ou le fait de saturer en nourriture mais Amandine sera légèrement malade cette nuit-là…

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