Sihanoukville

La ville dédiée à Sihanouk

Seule véritable station balnéaire du Cambodge, Sihanoukville n’en demeure que plus rayonnante de splendeur. Plages ensoleillées, sable aux reflets dorés,  cocotiers aux fruits mûrs, gorgés de soleil, auxquels s’ajoutent les douces odeurs marines émanant de l’eau salée et des algues mortes. Cette station prisée du monde entier n’est pas avare de merveilles.  

A la différence de Kep, qui nous offre des paysages apocalyptiques, Sihanoukville reste plus animée et attrayante. Riche d’infrastructures, incluant hôtel, habitations, commerces, temples et restaurants, elle entretient un vaste réseau d’échanges avec la capitale grâce à un axe majeur de communication qui relie les deux cités sœurs. La ville, située à 230 km au sud de Phnom Penh, connait une relative prospérité. Aménagée à la « mode occidentale », elle jouit d’un cadre magnifique, d’une image utopique et paradisiaque. Depuis plusieurs années, elle a su attirer aussi bien des touristes voyageant du monde entier que des habitants locaux, sortis de leurs campagnes très centralisées à la recherche du littoral plus riche. L’hygiène de vie à Sihanouk, n’est en effet pas comparable à ce que connaissent les paysans khmers, retirés dans des endroits vides de monde où prolifèrent maladies, manque d’eau, famines et mortalité infantile élevée. En revanche, si la ville prospère d’un point de vue touristique, commercial et hygiénique, elle ne reflète pas l’image du Cambodge. Sa pauvreté en authenticité est donc ce qui lui fait principal défaut.

Sihanoukville fut anciennement appelée Kompong Som, région qui constitue l’une des nombreuses provinces divisant le royaume du Cambodge. Elle doit particulièrement son nom et sa renommée au « père » des cambodgiens, le roi Norodom Sihanouk qui rebaptisa la ville en son honneur. Celui-ci supervisa le projet d’aménager la cité autour de l’ancien port de l’actuelle « Sihanoukville », port qui fut établit sur le littoral sud du pays, aux confins du Golfe de Thailande, autrement dit une importante route commerciale en Asie

Elle entra alors dans le marché déjà développé dans le sud du continent. Par la suite, elle ne cessa de prendre de l’ampleur, de s’étaler puis d’atteindre l’apogée de son succès, témoignant d’une constante encore actuelle. Son créateur, Norodom Sihanouk, profita de cette ville symbole de modernisation pour propager son image de puissance à travers le territoire. Ce qui lui valut sa célérité.

 

 

Le roi « Père de la Nation » régna sur le royaume entre 1944 et 1951 puis de nouveau entre 1993 et 2004. Il fut l’un des rois du Cambodge promu au statut suprême auquel nul n’avait eu accès après le déclin d’Angkor dans les alentours du XVe siècle, notamment par le fait qu’il a été un facteur majeur à l’origine de l’indépendance du pays vis-à-vis de la France en 1953. Il mit donc fin au protectorat français qui aura perduré près d’un siècle, entre 1863 et 1954. Fils de la famille royale de la dynastie des NorodomSihanouk, demeure le roi le plus renommé dans le cœur des khmers. Portant,  lorsqu’il naquit en 1922, il n’était pas prédestiné au trône. Malgré lui, on le couronna en 1941 alors qu’il n’avait pas terminé ses études, à peine âgé de 19 ans. Ce titre l’obligea à envisager sa perspective d’avenir puisqu’il se voyait plutôt à la tête d’un parti politique. Il s’agissait d’un domaine dans lequel il se sentait à son aise, et dans lequel il investit beaucoup de sa personne. Or les rois de sa lignée ne se préoccupaient pas seuls du problème politique, pour lequel ils engageaient des hommes spécialisés. C’est principalement pour cette raison que Sihanouk abdiqua en 1955 afin de se consacrer aux débats politiques qu’ils considéraient au cœur de l’actualité khmère. La même année de son renoncement au trône, il remporta tous les sièges au Parlement. Il assurait ainsi la prospérité du Cambodge auquel la nation l’avait identifié.

Cependant il finit progressivement  par perdre la considération que lui vouait son peuple à cause de quelques mesures jugées trop « communistes » tandis que le pays restait impliqué inéluctablement dans la guerre du Vietnam. L’assemblée nationale le destitua de ses fonctions le 18 mars 1970 ,ce qui le força à s’exiler vers Pékin où il créa une alliance avec les communistes. Parallèlement émergea l’élite des khmers rouges, dont les projets ambitieux seront à l’origine du resurgissement du roi exilé. Sihanouk acquit une puissance dangereuse et revint à la tête du nouvel Etat du Kampuchéa démocratique après la victoire des khmers rouges sur Phnom Penh le 17 avril 1975. Toutefois il se retira un an plus tard après quoi il fut prisonnier des khmers rouges. Ceux-ci, sous les ordres de Pol Pot et de quelques dirigeants haut placés (le sanguinaire Ta Mok) mirent la ville à feu et à sang, puis l’ensemble du royaume qui perdit plus de 2 millions de sa démographie. Sihanouk resta aux mains de ces dirigeants jusqu’au début de 1979, une date marquante de l’histoire étant donné qu’elle signa la fin de la période khmer rouges et le renvoi de Sihanouk à Pékin. Il ne refit plus surface pendant longtemps, jugé de « traitre politique» par son propre peuple, malheureusement encore sous l’emprise du régime dictatorial. Malgré son acte de « traitresse », alors qu’il aurait pu atténuer les conflits et reprendre la tête du Cambodge il tenta de se refaire couronner dans son pays natal ce qui démontra sa perpétuelle démesure. Finalement, il entama sa seconde période de règne du Cambodge à partir de  1993 mais abdiqua en octobre 2004 afin de laisser place à son fils prédécesseur, Sihamoni, roi officiel du Cambodge au XXISihanouk mourut en 2012. Il reste le dernier de la lignée des « dieux rois » qui régnèrent de générations en générations sur la prestigieuse cité d’Angkor.

 

Ainsi, la ville urbaine de Sihanoukville reflète l’image de la puissance de ce « dieu roi » qui connut une existence mouvementée. La ville portuaire située sur à l’embouchure du Golfe de la Thailande, émergea dès 1950 pour devenir le point effervescent des anciens échanges commerciaux qui liaient à l’époque le Cambodge au Vietnam via le delta du Mékong. En effet, le port dont les premières fondations furent posées en Juin 1955, était le seul port en eau profonde du royaume ce qui valait à la ville un atout majeur. C’est d’ailleurs cette qualité qui la propulsa au plus haut statut commercial et économique à travers les territoires entiers.

Le port de Sihanoukville devint ensuite un port militaire intensif pendant la guerre du Vietnam.  En 1970, il fut mis au service des Etats-Unis, qui collaboraient avec le parti anti communiste du célèbre général Lon Nol, ce pourquoi le port fut l’un des derniers lieux évacués par l’armée américaine après l’invasion des khmers rouges entre 1975 et 1979. A la chute du régime génocidaire, Sihanouk réinvestit les lieux puis avec l’ouverture des marchés en 1999, l’endroit s’inscrivit comme le principal facteur de la croissance économique du royaume khmer. La petite cité provinciale est, depuis, vouée à un développement touristique majeur. Aménagée sur la pointe d’une petite péninsule, ce sont ses multiples plages qui charment l’ensemble de la population à la recherche d’un cadre moins rural.

Néanmoins seuls les plus riches peuvent se permettre d’y séjourner à quelques périodes de l’année moins fréquentées qu’en saisons sèche, idéale pour les voyageurs.Par ailleurs la péninsule conquit un effectif touristique de plus en plus important. Ceux-ci sont accueillis par diverses activités proposés par les hôtels et les mouvements associatifs implantées progressivement sur le littoral depuis son édification. Nous pouvons citer les soirées animées, les randonnées autour des réserves boisées, les plongées susceptibles de révéler la faune et la flore marine exceptionnelles de la région sans oublier les sorties organisées autour des iles luxuriantes, se dessinant à la surface d’une eau turquoise paradisiaque.

La ville se découpe véritablement en trois quartiers majeurs. Son centre constitue le poumon de la cité balnéaire. S’il se situe relativement éloigné des plages, il regroupe toutefois l’ensemble des activités commerciales. Il abrite un certain nombre d’hôtels et restaurants luxueux tandis qu’il entretient également une étroite liaison avec la population locale. Le marché traditionnel offre notamment la découverte d’une culture culinaire typiquement khmère, leurs marchands accueillent les touristes avec hospitalité. On peut enfin trouver des stations de bus, et plusieurs moyens de transport facilement accessibles incluant taxis et tuk tuk.

Le second quartier est celui de Victory Hill. Situé au sommet de la petite colline, l’endroit populaire regroupe une série de petits restaurants, d’hôtels et de « guesthouses » aux prix variables sans compter plusieurs monuments de l’Indépendance et bien évidemment des plages somptueuses ; celle de Victory où la magnifique crique d’Hawaî. Cette dernière est extrêmement connue pour sa fréquentation essentiellement de routards.

 

 

Enfin, la dimension culturelle et religieuse demeure très importante pour la ville qui s’embellit de multiples temples bouddhiques. Elle fut connut pour avoir été le refuge de plus de 1918 moines accrochés à leur religion. On comptait en 2004 plus de 27 pagodes au cœur de la cité. Parmi les plus célèbres se détache  certainement le « Wat Chotynieng » également dénommé « Wat Leu » ,  localisé sur le sommet de la colline qui domine la ville. Sa construction fut dédiée au patriarche suprême et leader bouddhiste cambodgien Le Prince-Choum Nath(1883-1969). Le « Wat Krom » que l’on appelle aussi « Wat Utynieng » est quant à lui dédié à une divinité sud du Cambodge nommée Yeay Mao. Cette dernière est considérée comme protectrice des chasseurs et des voyageurs, attirant beaucoup de fidèles en pèlerinage. La pagode Ream,  située près de la base navale de Ream s’inscrit également dans le triangle culturel incontournable de la bourgade. Sihanouk abrite quantité de pagodes mais elle témoigne également de la diversité des groupes religieux, certes minoritaires dans le pays mais signalant leur présence par des architectures sublimes comme les animistes, protestants, catholiques et musulmans. L’Eglise Saint Michel édifiée en 1960, ou la mosquée Iber Bikhalifah sont deux exemples de l’ouverture d’esprit du peuple majoritairement sous influence religieuse bouddhique.

 

Enfin, le quartier d’Ochheuteal dont le centre est serti d’un rond-point aux lions d’or, est sans doute le lieu le plus propice pour admirer les plus belles plages du Cambodge. « Ochheuteal beach », « Sokha beach », « Independance beach », et « Otres Beach » possèdent chacune leurs aménagements, leur charme, et connaissent un succès incontestable auprès des voyageurs et des surfeurs. Il est fortement agréable de jongler entre ces différentes plages, de s’y prélasser et de profiter des paysages qu’elles offrent : un cadre unique, des étendues somptueuses parsemées de diverses variétés de sables, dont les teintes s’étendent sur un éventail de couleurs nacrées.

La ville jouit également de plusieurs iles verdoyantes situées au large de ses cotes non loin des massifs de coraux propices aux excursions maritimes. On en dénombre une douzaine, certaines sont facilement accessibles tandis que d’autres requiert parfois plusieurs heures de bateau avant de pouvoir les atteindre mais le trajet en vaut largement la peine. Bien souvent les iles les plus éloignées sont également les plus époustouflantes et il est d’autant plus agréable de coucher dans l’un des petits hôtels de charmes privatisés afin de veiller à la belle étoile, en famille, entre amis où pour un diner romantique à la lueur des braises d’un feu de camp… : une ile déserte à partager en famille que rêver de plus ? et le choix demeure exhaustif : Koh Russei, Koh Rong, Koh Rong Samlon, Koh Tang, Koh Pos , Koh Dek Koul : il ne reste plus qu’à se laisser tenter, à la découverte de leur charme unique…

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