Déjeuner et escale au Prasat Kravan
Un déjeuner au cœur d’Angkor
Avant la visite tant attendu du plus célèbres et probablement du plus beau temple d’Angkor, notre guide tient absolument à nous faire visiter un temple « nain ». Comme leur nom l’indique les temples nains sont tout le contraire des temples montagnes impressionnant de leur hauteur céleste dont on peut gravir le sommet par une ribambelle de marches étroites si ce ne sont pas des gradins ! Les temples « nains » sont édifiés au niveau du sol, leur signification est très mal connue mais surmontés de tours toutes aussi magnifiques que celles des temples montagnes, il serait dommage de passer à côté… Parmi ses préférés notre guide nous accompagne au Prasat Kravan, un vrai bijou de gré couleur safran édifié au début de Xe siècle par Harshavarman Ier et ses dignitaires, un roi peu connu mais qui laissa un beau cadeau à l’ancienne capitale …
Nous avons énormément de chance car lorsque nous nous y rendons, les « moutons » (mot employé par notre guide pour désigner les touristes japonais et coréens) sont tous à table ou en visite des temples les plus célèbres nous laissant le champ libre sur les sites mineurs d’Angkor. Prasat Kravan, ce petit temple non connu édifié en 921 pour le culte hindou, n’en n’est pas moins dénué de magie. Sous un ciel bleu, ses cinq tours orangées, abritent de splendides sculptures ciselées. Nous passons une première tour condamnée sans nous y arrêter et pénétrons directement dans la tour centrale du temple, la plus grande. Le linteau des portes garde des traces sanskrites que j’aimerais tant déchiffrer… Très vite l’intérieur devient plus attrayant, des immenses gravures en relief représentent Vishnou et ses femmes. Le mur du fond est orné d’un Vishnou aux huit bras; sur le mur de droite, il chevauche un Garuda tandis que sur le mur de gauche, Vishnou parcoure symboliquement l'océan. Sur cette dernière gravure il est représenté à quatre bras, un pour chacun des quatre éléments, l’eau, la terre, le feu et l’air. Dans la troisième et dernière tour, les bas-reliefs représentent Laksmi, l’épouse de Vishnou, accompagnée de ses orants. Plusieurs colonnes octogonales donnent sont charme au temple mais ce sont réellement la couleur des briques enchevêtrées et rodées entre elles qui font de ce sanctuaire hindou un chef d’œuvre de l’art khmer. Une chose curieuse contribue à le rendre très attrayant ; le fait qu’il possède un jumeau à quelques kilomètres de là, célèbre pour être surnommé « le Temple de la Dame Noire »
Représentation de Vishnou parcourant l'océan muni de ses quatres attributs