La séance de yoga

En fin de journée, nos superviseurs nous emmènent au sein d’une école où un professeur de Yoga nous délivre l’art du spiritualisme népalais. Ullens school est une école située à moins de 1 km de la grande voie « Ring Road ». Elle est considérée comme la première école au Népal ayant autorisé à mettre en œuvre le Programme du diplôme du Baccalauréat international à partir de 2009 « International Baccalaureat organization » (IBO).

Pendant près d’une heure nous écoutons les rires, apprenons les enseignements et observons la béatitude terriblement contagieuse de notre professeur de Yoga. Nous effectuons des gestes corporels tels que des étirements, des contorsions, des abdominaux et des exercices plus complexes ciblant un apprentissage de la concentration, de l’équilibre et de la relaxation. Il semble parfois très difficile de reproduire les gestes du yogi. Pour chacune des positions, il nous fait la démonstration puis nous dicte les gestes à reproduire. Et même avec beaucoup de concentration, aucun de nous ne parvenons à les effectuer avec la même facilité, la grâce, ni la même légèreté de notre maître yogi.

La séance se termine par une position simple allongée sur le dos, les yeux fermés au cours de laquelle notre professeur nous demande d‘imaginer un lac rutilant, des rochers ondulants, une nature naissante où les arbres verdoyants jouissent d’un printemps perpétuel. Il nous demande d’écouter  le silence, de sentir le sel sur nos lèvres, l’eau sur notre corps, d’extérioriser tous nos sens, puis d’imaginer une balade au gré des psalmodies d’oiseaux et des insectes rongeurs. Ensuite, il nous suggère de nous imaginer au sommet du plus haut pic de l’Himalaya à la recherche de la méditation suprême. Il nous demande d’accroitre nos perceptions, de faire attention aux moindres gestes, aux moindres effets sonores que nous renvoient notre entourage et le propre fonctionnement de notre organisme.

Le but de cet exercice final est la quête de la paix universelle avec notre propre être. Il vise à nous sensibiliser sur notre environnement tout en ciblant la méditation, l’ascèse à travers des exercices corporels propres à la philosophie du sous-continent indien. Les aspects psychique, physique et spirituel tendent à l’unification de l’être avec toutes les composantes de l’univers du microcosme jusqu’au macrocosme terrestre et cosmique.  La discipline et particulièrement difficile et les personnes l’exerçant n’atteignent pas toujours les mêmes stades de spiritualité que d’autres. A la fin de l’exercice, le professeur nous propose de nous lever doucement, de décontracter nos muscles un à un, sans brusquerie ni violence. C’est alors que nous constatons qu’une dizaine de personnes ayant assisté au cours se sont véritablement endormies, pour certaines partiellement mais pour d’autres profondément …

Thakali Cuisine

Dans la soirée, nos superviseurs nous emmènent dans un restaurant traditionnel situé dans le centre-ville de Katmandou, notre deuxième occasion du voyage pour découvrir les saveurs délectables de la cuisine népalaise.

Une nuit agitée : réplique de séisme

L’obscurité gagne le pays. A 22h, nous sommes obligés de regagner nos chambres respectives. Avec la bénévole qui partage ma chambre, nous décidons de nous coucher mais à peine un quart d’heure plus tard, une réplique du séisme (survenu en avril 2015) nous réveille brusquement. La secousse fait trembler le bâtiment ainsi que nos lits jusqu’à l’onde de la surface de nos bouteilles d’eau. Immédiatement interpelé par l’évènement, le gardien de nuit prévient tous le personnel de l’hôtel puis, apeuré, sort sa lampe torche qu’il agite devant les fenêtres des clients de l’hôtel, les réveillant avec des signes lumineux. Eline et moi sortons de notre chambre en vitesse munies seulement de vêtements de nuits et de notre téléphone portable. Dans les rues, c’est l’affolement général. Les habitants réveillés se précipitent vers un endroit sécurisé en essayant de s’éloigner des bâtiments fragiles, susceptibles d’effondrement. Nous croisons notre superviseur dans le couloir qui nous ordonne d’aller nous réunir dans la cour extérieure de l’hôtel. Certains volontaires qui n’étaient pas encore couchés prennent l’incident à la rigolade si bien que nous leur rappelons que ce genre d’évènement naturel a couté la vie à plus de 9.000 victimes, blessé 22.000 autres pour un total de 8 millions de personnes affectées dont 2.8 millions ayant perdu leur domicile (Chiffres du NRH, 2015). Après un quart d’heure d’attente, on nous indique que la réplique n’a pas eu de grande incidence si bien qu’il nous est autorisé de regagner nos chambres. Cette fois nous nous endormons dans le calme.

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