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Les fresques murales des volontaires

Comme chaque matinée, nous posons nos affaires à l’école et écoutons l’hymne national entonné par les élèves avant leur début de classe, signe que nous pouvons entamer notre travail.

Certains volontaires de mon groupe se répartissent les pinceaux et les sceaux de peinture bleu dont ils se servent pour terminer le revêtement des classes de l’étage supérieur. Pendant qu’ils parachèvent se travail, nous autres sommes divisés en de nouveaux groupes.

Cette fois, la journée ne sera pas dédiée à la peinture mais plutôt au dessin. Je me retrouve avec d’autres volontaires : l’américaine Shae et les anglaises Naomie, Lola, Rose, et Nadja. Une classe de l’étage supérieure nous est assignée. Notre superviseur Bobby ainsi qu’un enseignant nous expliquent le rôle que l’on aura à jouer durant la journée. Notre objectif sera de dessiner une fresque géante sur le mur du fond de la classe pour que les enfants évoluent dans un milieu propre et sain. Nous sommes immédiatement conquises par l’idée bien que nous appréhendons la partie « dessin » puisqu’aucune de nous n’est véritablement artiste. 

 

Nous nous concilions afin de décider du sujet que nous voudrions traiter. Notre première idée était de dessiner le système solaire ou du moins réaliser une fresque sur le thème de l’espace afin de favoriser l’esprit de découverte scientifique pour le côté éducationnel du message délivré tout en permettant aux enfants de les faire rêver en éveillant leur imagination et leur esprit critique. L’idée semble beaucoup plaire aux enfants auxquels nous exposons notre projet mais le professeur ne semble pas vraiment adhérer à notre choix. A la place, il nous propose de réaliser une gravure plus simple dont il souhaiterait tirer l’idée dans l’un des livres d’exercice d’un élève. Il nous expose plusieurs modèles sur le thème de l’hygiène et de la propreté ; l’idée semble très bonne dans la perspective d’un apprentissage de la vie en communauté pour les élèves mais nous lui indiquons que le dessin à effectuer sera bien trop complexe pour de piètres artistes comme nous. Il nous soumet un autre modèle qui nous captive spontanément : l’image représente la terre entourée d’une ronde de personnages anonymes qui semblent heureux, levant les bras en l’air  dans une atmosphère de joie et d’entente universelle. Le message du logo semble vouloir délivrer l’image d’un monde durable dans le sens d’une solidarité impérissable. Les couleurs sont enivrantes et dès que nous voyons le dessin, nous nous mettons directement au travail.

Nous commençons par diviser le mur en deux grosses parties au centre desquelles nous traçons un point au crayon gris, puis un cercle censé représenté le contour du globe terrestre. Nous demandons au professeur un planisphère afin de pouvoir dessiner les continents de manière à ce que le Népal paraisse au centre du globe, puis esquissons les premières ébauches. Comme les autres se désistent pour le dessin des personnages, je me mets à crayonner seule ces derniers. Les proportions sont difficiles à évaluer si bien que de nombreuses ébauches sont nécessaires à l’obtention du dessin final. Durant toute la matinée, nous collaborons ensemble pour pouvoir délivrer aux élèves le meilleur des dessins. Un jeune garçon me propose même de tenir le livre sur lequel figure le modèle pendant que je l’exécute grandeur nature sur le mur.

Les premiers personnages terminés, les autres volontaires commencent déjà à choisir les couleurs nécessaires pour le rendu pictural. Nous nous accordons tous sur les plages chromatiques, les ombres puis le dessin commence déjà à prendre forme.

Les enfants semblent ébahis devant notre travail. Normalement ils auraient dû avoir cours mais ils profitent de notre présence  durant notre séjour de deux semaines pour travailler le moins possible durant les heures de battement. Pendant les  petites pauses que nous nous autorisons, je me plais à perler avec eux, à écouter leurs suggestions quant au choix des couleurs, aux proportions, à prendre des photos, lier des amitiés, entreprendre ce pourquoi je suis venue eu Népal dans le cadre de ce projet humanitaire & rénovation : créer un lien de solidarité et donner une image positive de l’action d’un bénévole sur un lieu d’action en ciblant une attention particulière auprès des enfants. Notre devoir est de leur donner le meilleur de nous-même afin de leur offrir un cadre de vie agréable et durable. Le dessin que nous entreprenons est l’illustration même de notre rôle de volontaire, ce pourquoi nous nous plaisons à le réaliser.

Les petits en chanson

Durant la longue pause déjeuner, puisque Melissa et moi-même nous ennuyons, nous décidons de sortir de la cantine pour aller demander à notre superviseur de poursuivre le travail que nous avons débuté. Il nous indique que nous devrions patienter dans la mesure où les enfants ont réinvesti les classes pendant notre absence afin de poursuivre leur apprentissage scolaire. Nous décidons alors de nous rendre dans la partie de la cour réservée aux petits. Là nous trouvons, derrière un grand portail vert, les tous jeunes élèves en plein cours de sport avec leur maitresse. Cette dernière a mis de la musique entrainante afin de les encourager à l’exercice physique. Elle leur montre des mouvements simples qu’ils sont censés reproduire sur fond sonore. Nous voyant derrière les barreaux, la maitresse nous invite à prendre part au cours de sport et nous nous joignons à la danse avec grand plaisir.

Le retour à la fresque

Nous passons l’après-midi à parachever la fresque murale. Je termine les personnages, la peinture puis lorsque le traçage des continents est achevé avec minutie, les cinq autres volontaires et moi-même, commençons à peindre le globe  puis le fond du dessin à l’aide de peinture blanche, symbolisant la paix. Malheureusement, nous n’aurons pas le temps d’achever le dessin aujourd’hui d’une part par manque de temps mais surtout par manque de peinture blanche que l’école ne recevra que le lendemain.

En fin d’après-midi, nous nous rendons dans les autres classes où les volontaires ont également entrepris quelques œuvres colorées. Notre superviseur vient nous féliciter pour notre travail qu’il dit être le plus réussi parmi l’ensemble des œuvres réalisées par les autres groupes. Pour ma part, je trouve que tous les autres sont tout aussi admirables et sensationnels. Nous avons tous voulu délivrer un message de solidarité à travers ces œuvres ludiques et éducationnelles à la fois. La seule variante est que nous l’avons fait chacun à notre manière.

En fin de journée, les garçons entreprennent leur partie de foot rituelle à laquelle se joint notre superviseur Bobby.

Katmandou sous les lumières

Au terme de cette journée éprouvante de dessin et de peinture, nous rentrons à l’hôtel vers 17h. Encore une fois nous avons beaucoup de temps libre que nous essayons de combler par des activités entre volontaires. Normalement entre 18h et 19h, nous aurions dû prévoir une séance que planification des activités que nous aimerions réaliser avec les enfants pour la semaine suivante. C’est pendant cette deuxième semaine que nous partagerons plus de temps à interagir et jouer avec les enfants après les finissions du chantier de rénovation. Cette séance est malheureusement annulée si bien que l’ennui se fait très vite ressentir. Nous souhaiterions beaucoup pouvoir sortir afin de visiter la ville ou bien simplement faire une balade dans le centre mais, en raison des derniers évènements et du tremblements de terre, certaines rues et de nombreux quartiers sont encore trop risqués pour qu’un groupe de 25 jeunes volontaires, mineurs, si aventurent en liberté. Par conséquent, nous avons reçu l’instruction de rester à l’hôtel et de ne jamais en sortir sans la présence d’un ou de nos deux superviseurs. Si nous avons besoin de faire du shopping, d’acheter des boissons ou d’échanger notre argent, nous devons soumettre notre requête aux membres de l’équipe qui organiseront des groupes de sortie. 

 

Après le diner, Melissa et moi, décidons de sortie sur le toit de l’hôtel depuis lequel Katmandou nous apparait en une longue étendue de lumières blafardes, blotties au creux de l’Himalaya. Si nous faisons attentions, nous pouvons reconnaitre dans l’obscurité de majestueuses chauves-souris qui se nichent sur les toits. Nous observons également les lumières des temples dont les esquisses sombrent dans la nuit et nous percevons les bribes de discussions qui se dissipent sous les bourrasques de vent, lesquelles nous apportent de somptueux parfums d’épices et d’arômes caractéristiques de la cuisine népalaise.

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